24/04/13 ; 15h 30. Plouff.Une gouttelette tombée
24/04/13 ; 15h 30. Plouff.
Une gouttelette tombée de nulle part dont on pouvait voir la vie entière en un seul clignement des yeux, naître par des émotions, ou sans. Quémander sa médiocre petite part au temps pour qu’elle vive elle aussi, puis mourir en s’écrasant tendrement au sol.
Dans cet anodin mouvement laissant rires, paroles, mélancolies, promesses derrière, la voie était sienne, mais la destination était bel et bien inéluctable et éternellement empoignée dans les solides bras de la destinée.
Je ne le croyais pas, que je voyais un millier de têtes qui n’apparaissaient que dans ces moments-là et qui déjà se mettaient à faire des calculs. D’innombrables yeux scrutant inlassablement ce qui était déjà éteint, en s’y délectant. D’étonnants rires à l’autre bout de la pièce et leur impatience qui s’achevait car ils n’étaient pas servis. En fait, je ne voulais pas le croire.
Où est-elle à présent ? Non, je refuse de croire que c’est simplement parti, comme ça. A-t-elle parvenue enfin à cette mystérieuse place qui l’attendait avant même qu’elle soit. Elle et son infinité de semblables.
Etais-je censée laisser courir mon égoïsme dans tous les coins afin qu’il crie de toutes ses forces l’injustice de me la prendre, ma gouttelette.
Ou plutôt appeler quiétude et paix qui depuis longtemps attendaient leur tour. Car elle n’avait plus à voir l’humanité qui s’éteignait, la fraternité qui mourrait, les vils billets qui à présent régnaient, les bons principes qui disparaissaient.
Elle est, à présent dans un monde propice à son âme, et nous finirons par la rejoindre, mon infinité de semblables et moi.
Repose en paix Grand-père